Dans le bâtiment, la ventilation et la rénovation énergétique, la question de l’humidité est centrale. Condensation sur les parois, moisissures, inconfort : ces phénomènes viennent presque toujours d’une mauvaise compréhension d’un point fondamental, souvent confondu, entre humidité relative et humidité absolue.
L’humidité absolue représente la quantité réelle de vapeur d’eau contenue dans un mètre cube d’air. Elle s’exprime en g/m³ et ne dépend pas directement de la température. Si un air contient 10 g/m³ d’eau, cette valeur reste identique, qu’il fasse chaud ou froid. En revanche, ce qui change, c’est la capacité maximale de l’air à stocker cette vapeur d’eau, et cette capacité dépend entièrement de la température : plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’humidité avant d’être saturé.
L’humidité relative est le pourcentage d’humidité réellement présent dans l’air par rapport à ce que cet air peut contenir au maximum à sa température actuelle. Elle varie donc automatiquement lorsque l’air se réchauffe ou se refroidit, même si la quantité d’eau contenue dans l’air (humidité absolue) ne change pas. C’est pour cela qu’un air intérieur à 20°C et 50 % d’humidité relative peut atteindre 90 % d’humidité relative lorsqu’il est refroidi à 10°C, sans aucun ajout d’humidité. L’air froid ne pouvant pas stocker autant de vapeur d’eau, il se rapproche rapidement de la saturation.
Le graphique ci-dessous illustre ce comportement : il montre combien l’air chaud peut contenir davantage de vapeur d’eau que l’air froid. Ce phénomène explique la majorité des problèmes de condensation dans les logements. En hiver, l’air extérieur est très sec en humidité absolue. Une fois réchauffé dans le bâtiment, il devient encore plus sec. À l’inverse, l’air intérieur chargé en humidité se refroidit parfois localement sur les parois, atteignant la saturation et créant de la condensation ou des moisissures.
Comprendre cette relation entre humidité relative, humidité absolue et température permet d’interpréter correctement les phénomènes d’humidité, de diagnostiquer les zones à risque et d’améliorer la ventilation et le confort des occupants. Une gestion efficace de l’humidité ne se limite pas à lire un pourcentage, mais à comprendre comment l’air se comporte lorsqu’il se refroidit ou se réchauffe au contact des surfaces, des vitrages ou des ponts thermiques.
